Itinéraire
Un parcours universitaire
Tout commence par une analyse personnelle débutée à 19 ans dans l’espoir de soulager des symptômes liés à des évènements douloureux de mon enfance. Simultanément, un parcours universitaire : des études de musique et musicologie (agrégation). Puis, à l’issue de cette analyse, des études de psychologie clinique (DESS) et une pratique de psychanalyste depuis 1990 (adulte, adolescents, famille).
A l’opposé d’un psychanalyste “classique“, silencieux et lointain, j’ai toujours eu à cœur d’être pour mes patients un interlocuteur consistant, de stimuler leur réflexion en les questionnant, en leur offrant des hypothèses, en les amenant à travailler sur l’histoire de leurs parents et sur leur généalogie ; de ne jamais les laisser seuls avec leur souffrance et leurs interrogations.
De nombreux psychanalystes non orthodoxes, de Ferenczi à Alice Miller, ont été sensibles aux effets des traumatismes, aux interactions précoces entre parents et enfants, aux transmissions entre générations, aux aspects historiques et culturels de la souffrance psychique. Ils ont constitué pour moi des appuis essentiels.
Nouvelles ouvertures
Malgré la pertinence et les éclairages que fournit le corpus analytique pour aider les patients à comprendre leur psychisme, la psychanalyse me laissait insatisfait quant à ses capacités thérapeutiques, tant pour moi que pour mes patients. En effet, de longues années d’analyse nous laissent avec une connaissance relative de notre histoire et de notre psychisme, mais les symptômes et difficultés restent, en quelque sorte, “vissés“ dans le corps.
C’est donc en dehors de la psychanalyse que j’ai été chercher ce qui pouvait mettre en mouvement le corps de façon à lui permettre de se défaire de ses habitudes mortifères. Les médecines traditionnelles (guérisseurs et chamanes, médecines anciennes chinoise et indienne…) m’ont fourni de nombreuses clefs pour poursuivre mon expérience thérapeutique et parvenir à débloquer dans le corps même ce qui nous limite et nous mène à la répétition de schémas stériles.
Au fil des rencontres et des expériences, les découvertes et les outils se sont accumulés, permettant d’approfondir l’exploration personnelle, de mobiliser le corps, de travailler au point de jonction de la psyché et du corps, et enfin de susciter des remaniements fondamentaux tant psychiques que somatiques.
Pratique
Energie et mémoire du corps
Les soins utilisent la capacité que j’ai développée au fil des années à percevoir le corps à la fois comme un système de circulation d’énergie et un feuilleté de couches de mémoires. Ces strates consignent notre histoire, celle de nos parents, celle de nos ancêtres proches et lointains, celle de notre culture…
Ces inscriptions mémorielles bloquent et limitent notre circulation d’énergie. Elles en formatent le cours dans des ornières qui nous conduisent à la répétition. Elles constituent le socle corporel de notre vie psychique et des modalités mises en œuvre pour en supporter la charge, ou bien en maintenir les bénéfices secondaires, malgré la souffrance et les symptômes.
Il s’agit donc désormais tant de comprendre que de défaire ces inscriptions corporelles afin de libérer la circulation de l’énergie pour accéder à une mise à disposition plus importante de nos ressources psychiques et corporelles. Elargir le champ de nos possibilités, sortir de nos limitations, défaire nos croyances sur nous-mêmes et nos impossibilités.
Libérer le corps et la psyché
Ce travail s’opère par le biais d’un phénomène d’induction corporelle : plus un corps est avancé dans son nettoyage introspectif plus il permet à son énergie propre de circuler. À partir d’un certain seuil de dégagement de son propre corps, le thérapeute peut provoquer, par induction, la mise en mouvement du système énergétique du corps d’un patient. Cela peut être très proche du travail d’un guérisseur ou d’un magnétiseur. La différence est que, dans ma pratique, il y a toujours un psychanalyste à côté du patient ! Car, il est nécessaire de comprendre les blocages, d’analyser leur raison d’être et leur maintien pour s’en défaire. Sans ce travail de conscientisation, le corps retourne à ses habitudes et referme rapidement les portes qui ont été ouvertes.
Le travail thérapeutique consiste à activer la structure énergétique du patient afin de susciter une forme de conscience corporelle. D’une manière singulière, au cours d’une séance, chaque patient ressent physiquement la circulation de son énergie, ses modalités, ses points de blocage, ses zones de tension ou d’intensité… Ces ressentis dans le corps s’associent aux éléments psychiques amenés par le patient : émotions, angoisses, préoccupations, questions, éléments de son vécu actuel ou de son histoire ancienne.
Ce processus de soin permet la révélation et l’exploration des zones bloquées ainsi qu’un repérage des mémoires impliquées dans ces blocages. Leur libération modifie dans un même mouvement la structure énergétique du patient, son vécu corporel, sa vie psychique, son rapport aux autres et à lui-même.
Se libérer de son ego
Ce travail offre la possibilité d’une déconstruction de nos systèmes de défense et de nos besoins narcissiques du fait de la guérison des blessures de notre histoire et du renoncement à nos héritages mentaux et comportementaux. Naturellement, chacun s’y aventure jusqu’où il peut ou veut aller. À chaque étape, le patient découvre ses blocages et en mesure la résistance. Il décide en pleine conscience de poursuivre ; sa participation s’accompagne de son plein consentement.
Cette pratique clinique recoupe les champs désignés par les termes “mémoire tissulaire“, “mémoire cellulaire“, “thérapies psycho-corporelles“. Elle inclut les dimensions transgénérationnelles et collectives du psychisme. Elle ouvre la possibilité d’un rapport à soi et aux autres qui dépasse les modalités instrumentalisantes organisant nos habitudes affectives et sociales. Bien des patients y trouvent un pont avec leur aspirations “spirituelles“. Mais ce domaine reste du ressort intime de chacun…
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